Mon premier piano était un Gaveau. Ce piano ne voyait pas souvent l’accordeur, et donc était accordé un ton en dessous.
Cela, pour l’oreille musicale, est déconseillé. Je vous accorde que cela ne m’a pas gêné dans mon métier d’accordeur de piano. Mais c’est peut-être pour cela que je n’ai pas l’oreille absolue, vous savez, l’oreille du musicien capable de donner le nom de n’importe quel son. Il faut dire que mon premier piano était un piano cadre bois, mais qui tenait très bien l’accord. Par la suite, j’ai accordé mon premier piano dans le ton. Quand j’étais plus jeune, l’accordeur qui venait l’accorder, ne l’accordait qu’un ton en dessous par peur que, en l’accordant à la bonne hauteur, le piano ne tienne pas l’accord. Ce qui est une erreur. Il faut toujours accorder les pianos dans le ton, c'est-à-dire avec un La à 440 hertz.
Maintenant, je ne joue que sur des pianos bien accordés, puisque je joue sur les pianos que je viens d’accorder et qui sont parfaitement accordés car c’est moi qui les ai accordés, étant accordeur de piano. D’accord ? Maintenant, je loue des pianos, j’accorde des pianos, je répare des pianos, je vends des pianos, j’achète des pianos. Des pianos noirs, des pianos blancs, des pianos noyer et des pianos merisier. Mais aussi des pianos Yamaha, des pianos Schimmel, des pianos Kawaï ou des pianos Geyer.